lundi 12 novembre 2007

Evitons trop de grands hommes dans AL !

A l'heure où AL organise sa vie interne, rédige son règlement intérieur, voire amende ses statuts, il est bon de rappeler ci-dessous quelques vérités enseignées par Frédéric Bastiat pour ne pas sombrer dans la tentation de l'hyper-encadrement qui nous éloignerait des fondamentaux libéraux.
IL Y A TROP DE GRANDS HOMMES DANS LE MONDE !

Jetez les yeux sur le globe. Quels sont les peuples les plus heureux, les plus moraux, les plus paisibles ? Ceux où la Loi intervient le moins dans l'activité privée ; où le gouvernement se fait le moins sentir; où l'individualité a le plus de ressort et l'opinion publique le plus d'influence ; où les rouages administratifs sont les moins nombreux et les moins compliqués ; les impôts les moins lourds et les moins inégaux ; les mécontentements populaires les moins excités et les moins justifiables ; où la responsabilité des individus et des classes est la plus agissante, et où, par suite, si les mœurs ne sont pas parfaites, elles tendent invinciblement à se rectifier ; où les transactions, les conventions, les associations sont le moins entravées ; où le travail, les capitaux, la population subissent les moindres déplacements artificiels ; où l'humanité obéit le plus à sa propre pente ; où la pensée de Dieu prévaut le plus sur les inventions des hommes ; ceux, en un mot, qui approchent le plus de cette solution : dans les limites du droit, tout par la libre et perfectible spontanéité de l'homme ; rien par la Loi ou la force que la Justice universelle.

Il faut le dire : il y a trop de grands hommes dans le monde ; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l'humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s'occuper d'elle.

On me dira : vous vous en occupez bien, vous qui parlez. C'est vrai. Mais on conviendra que c'est dans un sens et à un point de vue bien différents, et si je me mêle aux réformateurs, c'est uniquement pour leur faire lâcher prise.

Je m'en occupe, non comme Vaucanson de son automate, mais comme un physiologiste de l'organisme humain : pour l'étudier et l'admirer.

Je m'en occupe, dans l'esprit qui animait un voyageur célèbre.

Il arriva au milieu d'une tribu sauvage. Un enfant venait de naître et une foule de devins, de sorciers, d'empiriques l'entouraient, armés d'anneaux, de crochets et de liens. L'un disait : « Cet enfant ne flairera jamais le parfum d'un calumet si je ne lui allonge les narines ». Un autre : « Il sera privé du sens de l'ouïe si je ne lui fais descendre les oreilles jusqu'aux épaules ». Un troisième : « Il ne verra pas la lumière du soleil si je ne donne pas à ses yeux une direction oblique ».. Un quatrième : « Il ne se tiendra jamais debout si je ne lui courbe les jambes ». Un cinquième : « Il ne pensera pas si je ne comprime son cerveau ». « Arrière », dit le voyageur. « Dieu fait bien ce qu'il fait ; ne prétendez pas en savoir plus que lui, et puisqu'il a donné des organes à cette frêle créature, laissez ses organes se développer, se fortifier par l'exercice, le tâtonnement, l'expérience et le liberté ».

Dieu a mis aussi dans l'humanité tout ce qu'il faut pour qu'elle accomplisse ses destinées. Il y a une physiologie sociale providentielle comme il y a une physiologie humaine providentielle. Les organes sociaux sont constitués de manière à se développer harmoniquement au grand air de la liberté. Arrière donc les empiriques et les organisateurs ! Arrière leurs anneaux, leurs chaînes, leurs crochets, leurs tenailles ! Arrière leurs moyens artificiels ! Arrière leur atelier social, leur phalanstère, leur gouvernementalisme, leur centralisation, leurs tarifs, leurs universités, leurs religions d'État, leurs banques gratuites ou leurs banques monopolisées, leurs compressions, leurs restrictions, leur moralisation ou leur égalisation par l'impôt ! Et puisqu'on a vainement infligé au corps social tant de systèmes, qu'on finisse par où l'on aurait dû commencer, qu'on repousse les systèmes, qu'on mette enfin à l'épreuve la liberté, - la Liberté qui est un acte de foi en Dieu et en son oeuvre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bien vu.

JLE a dit…

Cher ami liberal, e souhaiterais partager avec vous mon blog nouvellement créé:
http://jeuneliberaleuropeen.blogspot.com/
Cordialement